J'me lance !

J'étais partie en me forçant à écrire, et tout ce que je rumine depuis quelques temps en est ressorti.

So... quoi de neuf dans ma vie ?
J'ai réussi mes deux concours, et je suis très très contente de ça, même si j'hilare pas non plus, parce que y a comme un bac à avoir aussi (pas accessoirement). L'année prochaine le Havre est à moi, mais de façon plutôt limitée, vu que j'aurai 2h de train en tout par jour. Alors je prends une option demandage d'appart pour l'année d'après...
Je sais pas où mon avenir part vers où... je sais plus trop quelle branche viser, mais je suis rassurée d'avoir une place à l'école d'art où je vais pouvoir expérimenter des choses, et apprendre de la technique, notamment de la photo (et ça c'est chouette).

D'ailleurs à propos de tout ce qui est photo, j'ai découvert un putain de site d'un putain de photographe (woh!on en reparlera), qui me donne de l'envie, mais moyennement de l'ambition parce que c'est décourageant ; j'viens de me rendre compte que je ne pourrai jamais avoir le métier qui me plairait peut-être le plus au monde : pour avoir des photos qui claquent, il faut avoir de la tchatche, voire beaucoup de tchatche. Malgré tous les efforts du monde, une personnalité ça se change pas, j'suis pas naturelle quand j'aborde. Et pas naturelle, égal aucune confiance en moi, égal n'inspire pas confiance et/ou confidence. Parce que pour la photo il faut être en contact direct avec le sujet, et il est parfois préférable que ça soit réciproque.

Mal barrée moi. J'ai pas le petit truc. Le petit truc en lequel l'inconnu a une confiance ou une curiosité aveugles.
Pour avoir de quoi faire, il faut aller vers l'inconnu, l'intrigant. Et l'intrigant est par mille fois inconnu. Il me faudrait aller à des endroits qui puent l'inspi, cotoyer des milieux qui renversent, des milieux dont j'ignore tout en fait ; il faut être brave pour obtenir ce qu'on veut (c'est-à-dire le meilleur) du sujet. Remarquer quelquechose de spécial qui sort du lot c'est une chose ; avoir quelquechose de lui c'est autre chose (tiens, cette phrase à un milliard de connotations). 
J'ai l'impression que mon rêve de photographie touche au fantasme là. J'suis en train de me persuader que pour être bon photographe il faut succomber à tout (tentations, propositions frauduleuses, ostentations), ... ça va pas ça.
C'est un rêve de gamine qui grandit mal. A la limite on dirait que mon rêve de photographe, c'est la traduction d'un rêve [très] mal caché de vivre à l'artiste, à l'arrache, voire à la rue, de faire des tas de choses déconseillées, de se laisser aller à une vie que ma morale entière réprouverait. Si vous voyez pas de quoi je parle, pensez à tous ceux qu'on trouve qu'ils ont gâché leur putain de vie avec ces merdes, mais qu'on trouve cool quand même. Le genre de comportement que tout le monde critique et conspue (à commencer par moi), mais qu'on crèverait d'envie d'avoir.
Sex, Drugs and Rock'n Roll, le si mytique tryptique.
Parce que j'ai toujours eu du mal à me foutre dans le crâne qu'une vie dissolue n'était pas cool. Je commence par les plaindre un peu, puis les envier, puis... essayer de les comprendre. Aïe.
Pire : au fond (tout au fond) de moi, je crois me dire qu'il faudra bien que je le fasse un jour, ... pour tenter l'Art. Et sûrement pour me surpasser, évoluer.
Foutre ma vie en l'air (ou tout du moins une partie) pour ça ? C'est la grande question...
Au fait, y en a qui s'en relèvent pas.
Rajoutez à ça que pour faire une chose pareille, il faut s'en donner les moyens. A tous les niveaux. Un minimum de relations. Et psychiquement, m'abandonner -littéralement-, me parait infaisable. Rajoutez encore à ça que le talent pousse pas dans la coke...

Ouais, je resterai une photographe frustrée, donc avec des photos voilées, ternes, fausses, moches, ... donc je serai pauvre, donc je mourrai dans d'atroces souffrances dans la douve qui me servira de couche, et j'irai [bien sûr] pourrir en enfer.

D'autres pistes ? L'animation encore et toujours depuis toute ch'tite. Mais pour l'instant j'suis encore beaucoup dans le flou dans ce domaine ; on m'a cassée à mon entretien (mais d'un côté qu'est-ce qui n'a pas été cassé à mon entretien ?), la voix de l'expérience m'a dit par deux fois que ce métier était la galère-même... et c'est tellement large comme profession que j'ai tout le temps de me le préciser et de me choisir.

Sinon du griffonnage/dessinage toujours toujours, sauf que j'ai pris conscience que c'était... mauvais car ... tout pareil ! J'essaie de me risquer hors de mes sentiers enfouis sur mes copies de cours de philo et de littérature (entre Sartre et Anthony Perkins) mais c'est laborieux. J'arrive seulement à obtenir des courbes et des dynamiques qui me plaisent.
Des formes que je trouve sympa mais ça va pas plus loin. Toujours des visages qui se ressemblent, des positions identiques, des accoutrements inqualifiables. Je piétine.

J'espère une petite amélioration dans ma démarche artistique dans les prochaines années.
J'espère que l'école d'art m'apportera autre chose que de simples cours...

{p h o t o : a n d r e w k e n d a l l}

Comments

[heights]

Le si mythique triptique dans 20 ans ça sera Poowpy, Heights & Gaylord.
Et à nous paris dès nos études pliées... Toi dans l'Art incompris moi et manuscrits refusés et david qui sera décorateur chez Casa... :) mais on sera ensemb' !